vendredi 18 janvier 2008

Etats-Unis : l’éolien offshore anime le débat politique

C’est une affaire qui occupait déjà sporadiquement les médias américains depuis 2003, mais qui rebondit avec la publication sur le site TreeHugger.com, d’une interview de Robert Whitecomb

Cette interview est accordée à l’occasion de la publication de son ouvrage concernant le gigantesque projet Cape Wind de ferme éolienne offshore au large de Nantucket, une des régions côtières les plus huppées des Etats- Unis, berceau de la famille Kennedy (entre autres) mais aussi, en général, lieu de résidence privilégiée de ceux que les américains appellent les "méga riches" et les "mega célèbres".

Le titre de l’ouvrage "Cape Wind : Money, Celebrity, Class, Politics, and the Battle for Our Energy Future on Nantucket Sound" est assez explicite. Le livre et l’interview décrivent dans le détail la lutte acharnée et les multiples oppositions rencontrées par l’industriel Jim Gordon, président de Cape Wind, pour planter ses premiers 130 mâts au large de Cape Code.

Pourtant c’est bien le gouvernement américain lui-même qui avait levé, dans son rapport du Departement of Energy soutenu par General Electric "A Framework for Offshore Wind Energy Development in the United States". Selon ce rapport, l’énergie éolienne offshore serait capable de "fournir autant de puissance (900.000 megawatts) que l’intégralité des centrales électriques toutes énergies confondues", du pays. Effectivement il y a de quoi émouvoir !

D’autant plus que - pas de chances pour les "mega" - le gisement le plus constant se trouve au large de la côte Nord-Est, c’est-à-dire précisément là où se concentrent les résidences et des clubs les plus chics du monde ! Tous ces lieux de villégiatures hors de prix dont on a déjà l’impression qu’il faut acquitter une redevance avant d’en prononcer le nom : Long Island, East Hampton, Nantucket, Martha Wineyards, Fisher’s Island... seraient donc voués au "sordide" voisinage des fermes éoliennes offshore du projet Cape Wind !

Robert Whitecomb révèle à quelles contorsions certains sont prêts pour entraver le projet Cape Wind. Le comportement de certains hommes politiques apparaît surprenant. Il révèle aussi - et c’est plus important - comment les enjeux en termes de créations d’emplois dans un pays qui en a grandement besoin (surtout à la veille d’une échéance électorale majeure), de stabilité du coût de l’énergie dans un contexte inflationniste constant et d’indépendance énergétique pourraient, malgré toutes les pressions, finir par permettre au projet Cape Wind de fournir à la Côte Est la majeure partie de son énergie électrique pour ne pas dire la totalité. Cette affaire nous offre, en tous cas, un observatoire de choix sur la façon dont l’éolien offshore se débat en politique aux Etats Unis : avec tambours et trompettes !

Source : http://www.enerzine.com/423/Etats-Unis-l-eolien-offshore-anime-le-debat-politique/participatif.html

Le marché des éoliennes pour particuliers décolle

Le Grenelle de l’environnement est un signe : l’Etat, mais aussi les français sont de plus sensibles aux questions environnementales


Certains commencent donc à s’équiper en panneaux solaires, à acheter des voitures électriques et installent même des éoliennes dans leurs jardins. Bien que cette tendance reste, pour l’heure, très marginale, il y a assurément une évolution dans les mentalités. France Eoliennes, leader sur le marché des « petites éoliennes », avec 150 clients en France dont une quinzaine en Aquitaine, y croit beaucoup. La société vient de décider d’augmenter son capital de deux millions d’euros pour développer son activité.

Les préjugés ont la vie dure. « Une éolienne, ça fait du bruit, elle se casse, elle tue les oiseaux. Tous les jours, j’entends ce genre de remarques » souligne Igor Ochmiansky, délégué en Aquitaine de la société, France Eoliennes, dont le siège est à Orléans. « Toutes ces critiques sont fausses. Nos éoliennes ne font pas plus de bruit qu’une conversation, c’est-à-dire 30 décibels maximum. A une dizaine de mètres, vous n’entendez rien. » précise t-il.

Depuis deux ans, France Eoliennes commercialise de petites éoliennes, d’une puissance de deux à cinq kilos watts, à destination des particuliers, mais aussi, récemment, des PME et de quelques collectivités (comme Maxeville dans la banlieue de Nancy). L’intérêt est écologique, mais aussi économique. Selon Nicolas Lemeunier, responsable marketing de France Eoliennes, les études estiment qu’un foyer consomme en moyenne 5 000 kilowatts d’électricité par an, en France.

Or, une éolienne d’une puissance de deux kilowatts produit environ 3 500 kilowatts heures par an. L’énergie peut être stockée dans des batteries, ou revendue au réseau (au prix de 3,5 centimes d’euros le kilowatt heure). L’investissement est important, 15 000 euros (installation comprise), mais ces appareils bénéficient d’un crédit d’impôt, qui permet d’alléger la facture de -50%. La durée de vie des éoliennes est estimée à 25 ans. Elles sont fabriquées en Chine, où elles font fureur visiblement. Selon, Igor Ochmiansky, « il y en a partout » !

François de Conti, viticulteur à Bergerac et éleveur de poulets, est ravi aujourd’hui de son éolienne (de 2,5 kilowatts heure). « Je n’ai plus besoin désormais de groupes électrogènes pour éclairer mes 8 800 poulets. En plus de cela, je suis désormais en sécurité. Je ne risque plus de me retrouver trois semaines sans électricité, comme pendant la tempête de 1999, ce qui fut dramatique pour mes poussins ».

Selon lui, l’achat de son éolienne sera rentabilisé en seulement 7 ans. Côté administratif, il n’y a aucune inquiétude à avoir. Si le mât de l’éolienne ne dépasse pas les 11 mètres, aucun permis de construire n’est nécessaire. Toutefois, les éoliennes ne peuvent être implantées n’importe où, même si aujourd’hui elles se déclenchent dès que le vent atteint une vitesse de 10 km/h. Certaines conditions doivent être réunies : il est préférable d’avoir un grand terrain, dégagé. Le milieu rural est donc mieux adapté.

Même si, « nous n’en sommes qu’à la préhistoire de l’éolien en France », rappelle Igor Ochmiansky, la demande des français croît ces dernières années. Pour assurer son développement, France Eoliennes va installer cette année six centres techniques en France, qui assureront l’installation et le dépannage des éoliennes. Le premier sera créé à Mérignac, dans la banlieue bordelaise, en mars prochain.

D’ici là, la société entend augmenter son capital de deux millions d’euros. Avec l’espoir que le Grenelle de l’environnement va amener les français à investir dans les énergies propres, pour être « éco-responsables ». L’Etat français, qui s’est fixé comme objectif d’obtenir 21 % de sa consommation d’électricité en 2010 à partir d’énergies renouvelables, veut montrer le chemin. Mais, aujourd’hui, nous ne sommes qu’à 15 %.

Source : http://www.aqui.fr/environnements.cfm?id_article=592

vendredi 11 janvier 2008

Géothermie profonde : les premiers kilowatts en 2008

C’est une première mondiale : les premiers kilowatteurs d’énergie renouvelable, issus de la chaleur de roches souterraines, devraient être produits au printemps 2008, sur le site expérimental de géothermie profonde à Soultz-sous-Forêts (Bas-Rhin) ! Une première turbine pilote de production d’électricité de 1,5MWe destinée à être connectée au réseau d’Électricité de Strasbourg (ES), vient, en effet, d’y être installée.

Plus de vingt ans d’études géologiques et de travaux scientifiques auront été nécessaires pour franchir cette phase d’industrialisation. Lancé en 1987, ce projet pharaonique est géré par le « Groupement européen d’intérêt économique (GEIE), Exploitation minière de la chaleur », et fait l’objet, depuis 2000, d’un programme pilote avec le soutien financier de l’ADEME, du gouvernement allemand et de l’Union européenne. Il bénéficie d’une enveloppe budgétaire de plus de 80 millions d’euros. Il faut dire que l’objectif est de taille : il s’agit de développer une nouvelle forme de géothermie de haute énergie, sur un site profitant d’un sous-sol particulièrement riche en roches fracturées, en récupérant la chaleur de ces granites d’une température de 200°C, situées à 5 000 mètres de profondeur.

Mais comment acheminer cette chaleur à la surface de la Terre ? Il n’existe en France qu’un seul type de réseau géothermique dit de haute énergie (dont les températures récupérées sont supérieures à 150°C) : situé à Bouillante en Guadeloupe, il bénéficie d’une « anomalie géothermique » puisqu’il profite d’eaux souterraines naturellement chaudes. Les techniciens n’ont donc qu’à acheminer cette eau chaude à la surface de la Terre, pour la transformer en électricité. Les autres types de réseaux géothermiques exploitent, eux, des aquifères moins profonds et moins chauds (l’Ile de France, par exemple, en regorge).

Le projet expérimental de Soultz-sous-Forêts consiste, lui, à « ré-ouvrir » les fractures naturelles des roches sous-terraines (colmatées depuis des millénaires) afin d’y injecter de l’eau. Réchauffée à 200°C sous-terre, l’eau est alors ré-acheminée vers la surface à une température de 175°C pour un débit de 35 litres par seconde et transformée, ensuite, en électricité par la turbine de production.

L’installation de cette turbine de production, qualifiée par Electricité de Strasbourg d’ « étape décisive dans le projet pilote », pourrait, « en cas de succès industriel et économique, être suivie à l’horizon 2015, d’une part par la réalisation d’un prototype industriel d’une dizaine de MWe et d’autre part par la mise en oeuvre d’autres centrales de production de chaleur » annonce le fournisseur et distributeur d’électricité. Alors, ce projet de centrale géothermique fournirait de l’électricité à une ville de 20 000 habitants.

Source : http://www.developpementdurablelejournal.com/spip.php?article1722

Un bâtiment en Suède chauffé à la chaleur humaine

La chaleur dégagée par les milliers de personnes passant par la gare centrale de Stockholm chaque jour va servir à chauffer en partie un nouvel immeuble situé non loin de là, ont indiqué les responsables du projet. "Tant de gens traversent la gare centrale (...) nous souhaitons récolter une partie de la chaleur qu’ils produisent pour aider à chauffer le nouveau bâtiment", expliqu Karl Sundholm, de la société de gestion immobilière Jernhuset.

Environ 250.000 personnes traversent la station chaque jour. "Tout le monde produit de la chaleur (...) Au lieu d’ouvrir les fenêtres et laisser s’échapper cette chaleur nous voulons la capter à travers le système de ventilation", a indiqué M. Sundholm. La chaleur dégagée par les humains servira à réchauffer de l’eau qui sera alors acheminée vers le nouveau bâtiment qui abritera des bureaux, un petit hôtel et des magasins. Sa construction devrait être terminée début 2010.

"Il s’agit d’une technologie ancienne mais utilisée d’une nouvelle façon. Ce ne sont que des tuyaux, de l’eau et des pompes, mais à notre connaissance, personne n’a encore utilisé cette technologie de cette façon", a-t-il poursuivi, précisant que le système devrait permettre de réduire les coûts de chauffage jusqu’à 20 %. La mise en place de ce système ne devrait pas être compliquée et l’installation des tuyaux et des pompes devrait s’élever à environ 200.000 couronnes suédoises (21.200 euros), a-t-il indiqué. "Pour un grand immeuble qui devrait coûter plusieurs centaines de millions de couronnes, ça n’est pas grand chose", a estimé M. Sundholm.

Source : http://fr.news.yahoo.com/afp/20080102/tsc-suede-energie-batiment-technologie-c2ff8aa_1.html

Piégeage du carbone - Les États-Unis construiront la centrale thermique la plus propre du monde

Les États-Unis ont franchi un pas majeur vers le stade industriel de la séquestration ou du piégeage de carbone avec le lancement officiel du projet FutureGen. Peu de médias à travers le continent ont pris la mesure de l’importance de cette étape de ce qui pourrait devenir une des principales solutions aux émissions industrielles de dioxyde de carbone (CO2) sur toute la planète.

Selon l’analyse des rendements de deux projets-pilotes de séquestration du carbone dans le monde, dont l’une à Weyburn en Saskatchewan, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) affirmait en 2005 que cette technologie pourrait éviter entre 80 et 90 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) des 4942 centrales thermiques que comptait alors la planète. Cela correspond globalement à 10 milliards de tonnes de CO2 sur les 13,6 milliards alors émises par tous les équipements industriels lourds de la planète.

Les États-Unis, qui misent essentiellement sur le développement des technologies propres pour réduire leurs émissions, ont investi un milliard dans le projet FutureGen. Les coûts de ce projet sont partagés avec 12 autres partenaires privés, comme Rio Tinto, Electric Power et Peabody Energy, et d’autres provenant de la Chine, de la Grande-Bretagne et de l’Australie. On notera que tous ces pays utilisent de grandes quantités de charbon pour produire leur énergie. Et pour cause.

Le projet de FutureGen, qui sera situé à Mattoon, en Illinois, produira 275 MW d’électricité dans ce qui devrait être la centrale thermique de taille industrielle la plus propre au monde, même si elle sera alimentée au charbon. On y produira en effet de l’électricité avec de nouvelles technologies dites de « charbon propre », c’est-à-dire en y brûlant de l’hydrogène extrait du charbon. Le procédé de gazéification qu’on veut tester dans cet équipement grandeur nature devrait permettre une combustion à peu près sans émissions de GES.

Plusieurs écologistes ont par contre émis des doutes sur l’efficacité du procédé en soutenant que la gazéification du charbon allait elle-même générer d’importantes émissions de GES, de sorte que le produit fini ne sera vraiment propre qu’en apparence. On reproche d’ailleurs la même chose à la plupart des filières basées sur l’hydrogène, un combustible qui n’existe pas à l’état naturel et qu’il faut produire à partir d’énergies souvent polluantes, nucléaires ou renouvelables.
Mais les promoteurs de FutureGen répliquent à ces critiques que l’extraction du carbone présent dans le charbon, ainsi que les nombreux composés azotés, l’acide sulfurique et même le mercure, font appel à des technologies éprouvées qu’utilise depuis longtemps l’industrie des engrais. Ils soutiennent que le combustible propre qui résultera de ce procédé pourrait aussi être utilisé pratiquement sans émissions non seulement dans les centrales thermiques, mais aussi dans les piles à combustible que l’industrie automobile prévoit de généraliser pour produire l’électricité à bord des futures voitures électriques.

Le site de Mattoon a aussi été choisi pour ses caractéristiques géologiques. Le projet FutureGen prévoit en effet non seulement de piéger le carbone présent dans le charbon, mais aussi une méthode d’enfouissement sur place pour tester les techniques de stockage. Pour les nombreux partenaires du projet, ces tests jetteront, s’ils sont concluants, les bases d’un futur réseau de pipelines dans lesquels les centrales thermiques étasuniennes et les grands émetteurs industriels comme les cimenteries et les raffineries achemineront le carbone de leurs installations vers d’anciens puits de pétrole, d’anciennes mines ou, nouvelle hypothèse, sous des nappes souterraines d’eau salée dont personne ne fait usage et qui seraient particulièrement étanches.

Source : http://www.ledevoir.com/2007/12/28/170116.html

Utiliser les routes comme sources de chaleur

Une société néerlandaise, Ooms Avenhom Holding BV, a eu l’idée de récupérer la chaleur captée en été par l’asphalte des routes, pour l’utiliser comme chauffage en hiver. Le "Road Energy System" fonctionne quel que soit le temps et sous n’importe quelle latitude. Une route de 200 mètres et un petit parking permettent à eux seuls de chauffer un immeuble de 70 appartements.

Aux Pays-Bas, un parc industriel de 15 000 m² est déjà chauffé par quelque 3345 m² de route, de même qu’un hangar d’aérodrome, chauffé grâce aux pistes d’atterrissage. Le procédé fonctionne grâce à un réseau de tuyaux en plastique souple, maintenus en place par un treillis et placés sous l’asphalte.

L’eau, une fois chauffée par le soleil à l’intérieur des tuyaux, est envoyée sous terre pour y être conservée à une température de 20°C, et ce, pendant des mois. En hiver, elle vient alimenter les réseaux de chauffage domestique, ou circuler sous les routes pour éviter la formation de glace.

Source : http://www.enerzine.com/686/3775+Utiliser-les-routes-comme-sources-de-chaleur+.html

L’éolien offshore : un enjeu majeur pour la France

Il y a quelques semaines, le Royaume-Uni a dévoilé un projet éolien d’une ampleur sans précédent visant à produire d’ici 2020 l’équivalent de l’énergie électrique consommée par l’ensemble des foyers britanniques, grâce à 7.000 éoliennes offshore. "L’avant-projet que je présente aujourd’hui pourrait permettre aux sociétés de produire jusqu’à 25 gigawatts d’énergie éolienne offshore d’ici 2020, en plus des 8 gigawatts déjà planifiés" qui devraient être disponibles vers 2014, a annoncé le secrétaire d’Etat britannique aux Entreprises. M. Hutton a indiqué que si le Royaume-Uni parvenait à mettre en oeuvre ce projet, "d’ici 2020 suffisamment d’énergie pourrait être générée sur nos côtes pour alimenter l’équivalent de toutes les maisons britanniques". Selon lui, 33 gigawatts permettraient d’alimenter jusqu’à 25 millions de foyers.

Les éoliennes seraient construites uniquement le long des côtes anglaises avec deux turbines par mile (1,6 km), dans des eaux de 60 mètres de profondeur maximum. L’objectif de l’Union européenne est de produire 20 % de l’énergie consommée par des sources renouvelables d’ici 2020. Depuis 2002, le Royaume-Uni a doublé sa production à presque 5 %, et les prévisions tablent sur un triplement d’ici 2015 pour atteindre 15 %. Mais la seule énergie éolienne produite actuellement au Royaume-Uni représenterait moins d’un demi gigawatt. "Le Royaume-Uni a parmi les meilleures ressources éoliennes offshore au monde", a souligné M. Hutton. Le gouvernement britannique a donné son feu vert en décembre 2006 à la construction dans l’estuaire de la Tamise de la plus vaste ferme d’éoliennes en mer au monde avec 341 éoliennes maximum s’égrenant sur une surface de 232 km2, pour un coût de 1,5 milliard de livres (2,23 milliards d’euros). Elle devrait produire 1 gigawatt, soit de quoi alimenter 750.000 foyers.

Selon ALCIMED, une société de conseil et d’aide à la décision appliquée aux sciences de la vie et à la chimie, en 2006, l’éolien représentait une capacité totale installée de 70 GW dans le monde et de 48 GW en Europe, soit un parc approximatif de 50 000 éoliennes quasi exclusivement onshore (terrestres). Sa capacité totale installée en Europe devrait atteindre 85 GW en 2010.

L’industrie éolienne terrestre ne cesse d’augmenter ses capacités de production pour essayer de suivre la demande et l’année 2006 a confirmé l’essor mondial de l’énergie éolienne qui est passée de 60 000 à 75 000 MW installés en un an, soit une production mondiale annuelle d’électricité correspondant à la moitié de la consommation nette française.

Mais l’avenir appartient à la filière éolienne offshore, même si les défis technologiques à relever restent nombreux. En 2006, le parc éolien offshore mondial était de 900 MW exclusivement situés en Europe (continent où l’industrie éolienne est née), ce qui ne représentait que 2 % du parc éolien total. Les machines offshore ont initialement été développées à partir des modèles terrestres : ce sont des installations modérément complexes qui se situent sur des zones proches des côtes et en eaux peu profondes comme les bancs de sable.

En premier lieu, les acteurs travaillent au développement de structures flottantes supportant les éoliennes et résistant aux sollicitations de l’environnement marin : vagues ou encore rafales de vent. Ces structures devront être économiquement compétitives. Ainsi, le DOE américain s’est fixé comme objectif de limiter ce coût à 25 % du coût total de l’éolienne (installation comprise) afin d’arriver à produire un kWh éolien offshore à 0,5$.

Quant à la France, elle dispose d’un remarquable potentiel éolien offshore et notre pays pourrait parfaitement produire, à l’horizon 2020, 10 % de sa consommation électrique totale, soit 53 TWh, à l’aide de 3000 éoliennes maritimes de 5 MW. Ces 53 TWh produits grâce à l’éolien offshore correspondraient à la quasi-totalité de notre production électrique d’origine thermique et permettraient en outre de réduire de 13,5 % (56 millions de tonnes par an) nos émissions annuelles de CO2.

Si nous voulions atteindre l’objectif britannique et produire à l’aide de l’éolien offshore la totalité de notre consommation électrique domestique (environ 140 TWh par an), nous devrions installer environ 7700 éoliennes maritimes de 5 MW, ce qui représenterait environ 400 éoliennes offshore à installer chaque année, pendant 20 ans, ce qui est tout à fait réalisable si l’éolien est porté par une volonté politique forte.

Quant au coût réel de l’éolien offshore, il est estimé actuellement à environ 1,6 million d’euros le MW en mer (raccordement au réseau compris). Cependant, comme la ressource éolienne est bien meilleure en mer qu’à terre et compte tenu du fait que les éoliennes offshore auront une durée de vie plus longue que celles situées à terre, grâce à la turbulence très faible en mer, nous obtenons finalement un coût moyen de l’électricité éolienne offshore d’environ 0,04 € par kWh (taux d’actualisation de 5 %, durée de vie de 25 ans, coûts d’exploitation et d’entretien de 0,01€). Ce coût du kWh éolien serait donc équivalent à celui de kWh nucléaire estimé par EDF.

On le voit, avec le renchérissement inévitable des énergies fossiles et compte tenu des progrès technologiques considérables intervenus dans les aérogénérateurs et des objectifs drastiques de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre et d’augmentation du recours aux énergies renouvelables, le choix du développement massif de l’éolien offshore dans notre pays relève bien à présent d’une volonté politique. Il est regrettable de constater que dans ce domaine absolument stratégique sur le plan de l’environnement, de la recherche et de l’emploi, la France est dramatiquement en retard par rapport à ses principaux voisins européens (Allemagne, Grande- Bretagne, Espagne, Danemark...) et n’a pas encore de programme de développement de l’éolien maritime digne de ce nom.

Il nous suffit d’observer l’extraordinaire essor de l’éolien dans le monde, y compris dans les pays émergents (Chine, Inde...) et en Europe pour voir que, si nous ne réagissons pas très vite, nous allons rater un train majeur pour notre avenir. Au lieu de continuer à nous enfermer dans nos défiances et nos réticences, ouvrons enfin les yeux pendant qu’il en est temps et donnons nous les moyens de devenir l’un des leaders mondiaux de l’éolien, tant terrestre que maritime.

René Trégouët
Sénateur honoraire

mardi 8 janvier 2008

GB : 7.000 éoliennes offshore pour alimenter tous les foyers d’ici 2020

Le Royaume-Uni a dévoilé un projet d’envergure destiné à produire d’ici 2020 l’équivalent de l’énergie électrique consommée par l’ensemble des foyers britanniques, grâce à 7.000 éoliennes offshore

"L’avant-projet que je présente aujourd’hui pourrait permettre aux sociétés de produire jusqu’à 25 gigawatts d’énergie éolienne offshore d’ici 2020, en plus des 8 gigawatts déjà planifiés" qui devraient être disponibles vers 2014, a annoncé le secrétaire d’Etat britannique aux Entreprises dans un communiqué. Précisant que ce projet restait soumis à une évaluation de l’impact environnemental, M. Hutton a indiqué que si le Royaume-Uni parvenait à mettre en oeuvre ce projet, "d’ici 2020 suffisamment d’énergie pourrait être générée sur nos côtes pour alimenter l’équivalent de toutes les maisons britanniques". Selon lui, 33 gigawatts permettraient d’alimenter jusqu’à 25 millions de foyers.

Les éoliennes seraient construites uniquement le long des côtes anglaises avec deux turbines par mile (1,6 km), dans des eaux de maximum 60 mètres de profondeur. "C’est un défi considérable", a-t-il reconnu, soulignant que le Royaume-Uni souhaitait être l’un des leaders en Europe en matière d’énergies renouvelables. L’objectif de l’Union européenne est de produire 20 % de l’énergie consommée par des sources renouvelables d’ici 2020. Depuis 2002, le Royaume-Uni a doublé sa production à presque 5%, et les prévisions tablent sur un triplement d’ici 2015 pour atteindre 15%. Mais la seule énergie éolienne produite actuellement au Royaume-Uni représenterait moins d’un demi gigawatt.

"Le Royaume-Uni a parmi les meilleures ressources éoliennes offshore au monde", a souligné M. Hutton. Le gouvernement britannique a donné son feu vert en décembre 2006 à la construction dans l’estuaire de la Tamise de la plus vaste ferme d’éoliennes en mer au monde avec 341 éoliennes maximum s’égrenant sur une surface de 232 km2, pour un coût de 1,5 milliard de livres (2,23 milliards d’euros). Elle devrait produire 1 gigawatt, soit de quoi alimenter 750.000 foyers.

Source : http://www.romandie.com/infos/news2/071210162545.afjwzh9k.asp

Plus d’un milliard d’arbres plantés en 2007 sur la terre

Plus d’un milliard d’arbres ont été plantés dans le monde en 2007, dépassant les objectifs fixés par l’ONU pour la reforestation de la planète qui doit contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique, a annoncé le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). L’Ethiopie, avec 700 millions d’arbres plantés, et le Mexique (217 millions), arrivent largement en tête du classement des pays qui ont le plus contribué à l’opération, selon un communiqué du PNUE.

Les pays du Tiers-monde, premiers menacés des conséquences du réchauffement climatique dont ils sont les moins responsables, figurent en bonne position dans ce classement. La Turquie arrive en 3e position avec 150 millions d’arbres plantés, suivie du Kenya (100 millions), de Cuba (96,5 millions) et du Rwanda (50 millions).La campagne "un milliard d’arbres pour la planète" a été lancée en novembre 2006, à l’initiative de la prix Nobel de la paix 2004, la militante kényane de protection de l’Environnement, Wangari Maathai. "Nous avions appelé à l’action il y a exactement un an et la réponse a dépassé nos rêves", s’est félicitée Mme Maathai dans le communiqué, en appelant à "continuer le travail pour la planète".

Source : http://www.actu-environnement.com/ae/news/PNUE_campagne_un_milliard_arbres_2007_4012.php4

L’osmose au service d’une nouvelle énergie

Dans la famille des énergies renouvelables, je demande : l’énergie osmotique ! La Norvège sort une nouvelle carte de son jeu en lançant la construction à Hurum, dans le sud-est du pays, du premier prototype au monde de centrale fonctionnant sur ce principe. L’installation, implantée sur le site d’une usine papetière, devrait être opérationnelle d’ici fin 2008, a annoncé récemment la société Statkraft, responsable du projet.

L’osmose est un phénomène naturel qui veut que lorsque deux solutions de concentrations différentes sont séparées par une membrane, l’eau passe du milieu le moins concentré vers le milieu le plus chargé en éléments dissous. Dans le prototype norvégien, de l’eau douce va enrichir un compartiment contenant de l’eau de mer. L’augmentation de pression qui en résulte permet d’actionner des turbines génératrices d’électricité.

L’installation est certes modeste, la puissance électrique fournie devrait être de 2 à 4 kW, mais représente néanmoins une étape importante pour le développement futur du procédé. Ce type d’énergie marine semble simple, propre et renouvelable : sa source principale est l’eau de mer. Pourra-t-il révolutionner le monde des énergies alternatives ? Il est trop tôt pour le dire, car les obstacles technologiques sont nombreux.

« Parmi ceux-ci et non des moindres, la taille des membranes nécessaires » souligne Gérard Pourcelly, scientifique au CNRS et directeur de l’Institut européen des membranes. « Le futur prototype permettra de récupérer au mieux 4 watts par m2. Pour alimenter un appartement consommant 10 kilowatts, il faudra donc utiliser 2.500 m2 de membranes qui, même si elles sont spiralées, représentent une surface équivalente au tiers d’un terrain de football... »

Pour autant, le scientifique pense que cette technologie a de l’avenir. « A l’échéance de cinq ans, on peut envisager la généralisation de ce type de projet mais à une échelle de l’ordre de quelques centaines de kilowatts, au maximum un mégawatt. » La société Stakfrat quant à elle, estime que 10 % de la production énergétique de la Norvège pourrait être assurée par cette nouvelle source d’énergie renouvelable.

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/sciences/technologies/20071130.OBS7709/losmose_au_service_dune_nouvelle_energie.html?idfx=RSS_sciences

La Chine prépare sa transition énergétique pour 2030

Selon une analyse du Worldwatch Institute, intitulée "Le rôle des énergies renouvelables dans le développement chinois" et publiée le 14 novembre, la Chine pourrait devenir la grande puissance mondiale en matière d’énergie renouvelable. Le pays est en effet bien parti pour atteindre l’objectif de produire d’ici 2020, 15 % de ses besoins énergétiques à partir de sources renouvelables, contre 8 % actuellement, et d’atteindre 30 % d’ici 2050. Par ailleurs, selon le rapport, plus de 50 milliards de dollars ont été investis dans le monde entier dans les énergies renouvelables en 2006 et on s’attend à ce que la Chine investisse plus de 10 milliards de dollars en 2007. La Chine prévoit d’investir 1500 milliards de yuan soit environ 146 milliards d’euros sur quinze ans dans les énergies renouvelables afin de couvrir 16 % de ses besoins en énergie.

Les énergies éoliennes et solaires se développent particulièrement rapidement dans le pays, avec des productions de turbines et de piles solaires qui ont doublé en 2006. Ainsi, grâce à son économie florissante, à ses politiques ambitieuses et à la capacité de fabrication de ses industries, la Chine est présumée dépasser les leaders dans le solaire et dans l’éolien en Europe mais également au Japon et en Amérique du nord d’ici les trois prochaines années. Selon l’analyse, le pays dominerait déjà les marchés de l’eau chaude solaire et de la petite hydro-électricité : plus de 10 % des ménages chinois utilisent déjà le soleil pour chauffer leur eau. Le capacité éolienne installée devrait passer de 2300 MW en 2006 à 4300 MW cette année et à 10 000 MW en 2010. Le projet du Golfe du Bohai d’ici 2020, devrait produire à lui seul 10 000 MW. Soit 6 fois la production totale de la France.

Mais la Chine a bien l’intention de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier et mise également sur le solaire. Elle a ainsi décidé de construire la plus grande centrale solaire du monde dans la ville de Dunhuang, dans le Gansu (nord-ouest de la Chine). Son coût est estimé à 765 millions dollars (585 millions dollars) et devrait être achevée d’ici 5 ans. C’est la société Zhonghao New Energy Investment (Beijing) qui aura en charge sa réalisation. D’une superficie de 31 200 m², cette centrale géante aura une puissance de 100 MW.

En matière de solaire thermique, le taux de couverture des systèmes de chauffe-eau à énergie solaire fonctionnant en Chine atteindra 150 millions de mètres carré en 2010, soit une augmentation de 50 % par rapport au niveau actuel, prévoit un rapport d’une autorité de planification du pays. La Chine consomme plus de la moitié de l’eau chauffée par l’énergie solaire au monde et produit la moitié des systèmes de chauffe-eau solaire produits dans le monde chaque année. En 2006, le taux de couverture des chauffe-eau solaires fonctionnant en Chine avait atteint 100 millions de m2, bénéficiant à 20 millions personnes. La capacité de production annuelle a atteint 20 millions de m2 en 2006, en hausse de 20 % par rapport à l’an dernier.

Autre atout de la Chine, son immense potentiel hydraulique exploitable. Alors qu’elle est déjà la première puissance hydroélectrique mondiale, la Chine veut faire progresser la part de l’hydraulique dans sa capacité de production d’électricité de 22,8 % en 2005 avec 117 GW installés à 30 % en 2020 avec 200-240 GW.

La Chine compte également sur le nucléaire pour satisfaire sa soif d’énergie. Sa part devrait croître de 1,3 % en 2005 à 4 % en 2020, pour une production qui passerait d’environ 7 GW à 36 GW et un coût évalué à milliards d’euros. Afin de rattraper son retard, la Chine a lancé durant l’été 2004 un premier appel d’offres pour la construction de quatre centrales dites de ” troisième génération ” d’une puissance de 1.000 MW.

La Chine est devenue en 2006 le premier émetteur mondial de CO2 et rejette le quart du CO2 mondial avec 6,2 milliards de tonnes de CO2, 8 % de plus que les USA (Rappelons cependant qu’un Américain émet 20 tonnes de CO2 par an, contre 3 pour un Chinois). Il est vrai que le charbon est la ressource énergétique fondamentale de la Chine. Il représente encore les deux tiers de son bilan énergétique primaire contre une moyenne mondiale de 26 % et assure les trois quarts de l’électricité chinoise. Le pays est ainsi le 1er producteur (2 milliards de tonnes) et consommateur de charbon au monde.

La Chine est également le deuxième consommateur de pétrole au monde et doit importer 40 % de ses besoins en pétrole (plus de 170 millions de tonnes par an). La Chine a déjà multiplié par 11 sa consommation de pétrole en 40 ans. En raison de son développement industriel, la Chine devrait voir sa demande d’énergie bondir de 5,1 % par an. Le parc automobile devrait être multiplié par sept pour atteindre 270 millions de véhicules, et les ventes de véhicules neufs en Chine devraient dépasser celles des États-Unis vers 2015. D’après le WEO, l’Inde deviendra le troisième importateur net du monde en pétrole d’ici 2025 et l’importation journalière actuelle de pétrole de la Chine (3,5 millions de barils) devrait presque être multipliée par quatre d’ici 2030.

La sécurisation de son approvisionnement énergétique est devenue une obsession pour la Chine et la clef de voûte de sa stratégie géopolitique mondiale. C’est ainsi qu’en 2006, la Chine a conclu des accords de partenariat majeurs avec le Kenya et le Nigéria dans le domaine pétrolier, entrant ainsi en compétition directe avec les compagnies européennes et américaines.

Depuis 2003, la Chine s’est par ailleurs engagée dans des projets massifs d’investissements publics et privés en Amérique latine, pour un montant total de plus de 10 milliards de dollars. Le volume des exportations de pétrole du Venezuela vers la Chine est passé de 12 300 b/j en 2004 à 70 000 b/j l’année suivante. En matière énergétique, la Chine achète à présent 15 % du pétrole vénézuélien et ce pays va exporter en 2008 500 000 barils par jour vers la Chine, contre 12 000 en 2004 !

Consciente de sa puissance mais également de ses fragilités structurelles et de la nécessité de mieux préserver son environnement, la Chine est fermement décidée à réussir sa transition énergétique et à devenir le champion mondial des énergies renouvelables. Elle sait en effet qu’il n’y a pas d’autre voie pour assurer un développement durable à long terme et pour devenir une économie compétitive maîtrisant les technologies propres qui seront demain, avec les technologies de l’information et les biotechnologies, le principal moteur de la croissance, de l’innovation, de l’emploi et, in fine, de la puissance politique.
René Trégouët
Sénateur honoraire
Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat