lundi 24 août 2009

Allemagne : des solutions à l’intermittence de l’éolien

La Chancelière allemande Angela Merkel a inauguré en avril 2009 une centrale innovante au plan mondial : cette centrale hybride biogaz / éolien érigée à Prenzlau (Brandebourg) au nord de Berlin devrait utiliser une partie de l’énergie éolienne captée en surplus pour fabriquer de l’hydrogène, qui sera stocké pour produire de l’électricité sur commande et alimenter des automobiles du futur via des piles ad hoc. Une combinaison des énergies qui peut élargir le spectre d’utilisation des énergies renouvelables.

Selon les détracteurs de l’énergie éolienne, cette source d’énergie intermittente ne peut pas vraiment être qualifiée de propre. En effet, en l’absence de vent, il faut faire appel aux centrales fossiles classiques pour fournir l’électricité de base. Au contraire, en cas de vent fort, les éoliennes conventionnelles génèrent souvent plus d’électricité que la capacité d’intégration du réseau. Cette électricité éolienne ne peut être stockée et entre en compétition avec l’électricité produite en continu par les centrales thermiques de base (en particulier les centrales à charbon), peu flexibles. Elle doit alors être vendue à un prix sacrifié.

Une solution existe pour résoudre le problème provoqué par un vent trop faible : une centrale hybride biogaz / éolien. Le biogaz peut être transporté, stocké et brûlé pour produire de l’électricité verte, qui est en cas de besoin couplée avec l’énergie éolienne renouvelable. Mais que faire en cas de vent fort ? L’idée innovante de l’entreprise Enertrag à Prenzlau consiste à coupler une centrale hybride biogaz/éolien avec une installation de production d’hydrogène (H2), jusqu’à présent généré principalement à partir d’énergies conventionnelles. L’hydrogène sera produit par électrolyse grâce à une alimentation en énergie électrique éolienne, avec un rendement de 70-85%. Cet hydrogène ainsi produit sous une pression d’environ 30 bars contiendra quelque 100 kWh d’énergie par mètre cube[2]. Puis l’hydrogène, facilement transportable par pipeline, sera stocké dans des cavités de gaz, mélangé avec du méthane, permettant ainsi de stocker l’énergie excédentaire du vent.

En cas de vent faible, l’hydrogène sera mélangé avec du biogaz et utilisé comme source de chaleur ou d’électricité. L’entreprise pétrolière Total achètera également une partie du gaz pour ses stations services à hydrogène.La centrale hybride, dont la mise en fonctionnement est prévue pour 2010, devrait coûter environ 21 millions d’euros. Ses dimensions sont plutôt modestes. La centrale combinera ainsi trois génératrices éoliennes déjà existantes, à capacité de 2 MW chacune, et une usine de biomasse. La puissance combinée sera de 120 MW.

Selon le Ministère de l’environnement du Land de Brandebourg à Postdam, environ 3.000 personnes travaillent dans la branche éolienne brandebourgeoise, particulièrement dynamique. Par ailleurs, les quelque 400 éoliennes d’Enertrag concentrées en Europe produisent plus d’un milliard de kWh d’électricité par an, couvrant ainsi les besoins d’un million de personnes.La production d’hydrogène pratiquée jusqu’à présent à partir de gaz naturel ne pourra pas suffire à couvrir le besoin futur, selon une étude : d’ici 2050, 70% de la flotte automobile allemande pourrait être alimentée avec de l’hydrogène. Pour le moment, il n’existe que peu de véhicules test en circulation.

Source : http://energie.lexpansion.com/articles/energies-renouvelables/2009/07/Allemagne—des-solutions-a-l-intermittence-de-l-eolien/

Les Pays-Bas veulent doubler d’ici 2011 leur production d’énergie éolienne

Les Pays-Bas veulent doubler d’ici à 2011 leur capacité de production d’énergie éolienne pour atteindre 4.000 mégawatts, a annoncé mardi le ministère de l’Environnement en promettant une simplification de la législation pour faciliter l’installation d’éoliennes.La ministre de l’Environnement, Jacqueline Cramer, s’attend à la construction de 600 à 800 nouvelles éoliennes dans les deux ans à venir, a indiqué à l’AFP son porte-parole Jan-Jaap Eikelboom.

Elle a signé mardi à Rotterdam un projet avec les communes, les provinces, des associations de défense de l’environnement et de la nature et des représentants du secteur à ce propos. Les Pays-Bas comptent actuellement quelque 2.000 éoliennes produisant un peu plus de 2.000 mégawatts, a précisé le porte-parole, soit bien moins que des pays comme l’Allemagne, qui a une capacité de plus de 20.000 mégawatts, ou l’Espagne.

Des mesures vont être prises dans les six mois à venir pour uniformiser au niveau national les normes en matière de sécurité, de nuisances sonores et de détection des éoliennes par les radars de l’aviation. Jusqu’ici, celles-ci étaient édictées par les communes et provinces, a expliqué M. Eikelboom.La ministre a aussi appelé mardi les entreprises de construction et d’exploitation d’éoliennes et les associations de défense de la nature à élaborer ensemble un plan pour produire d’ici à 2020 quelque 6.000 mégawatts par l’énergie éolienne.Les Pays-Bas veulent que 30% de la production totale d’énergie soit renouvelable en 2020 et ambitionnent de réduire de 20% d’ici là leurs émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990.

Source : http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5h2TlxEgwIGhMWu6hdRZ0UDg6yibQ

L’Allemagne se tourne vers l’offshore

L’Allemagne possède enfin ses premières installations éoliennes offshore (en haute mer) : le 15 juillet 2009, le consortium formé par les groupes énergétiques EWE, E.ON et Vattenfall, ainsi que la Société allemande de champ d’études offshore et infrastructures (DOTI, créée en juin 2006 [1]), ont installé avec succès la première des 12 éoliennes du parc éolien Alpha Ventus [2] dans la mer du Nord. Une équipe de 50 spécialistes des trois entreprises participantes est mobilisée sur le chantier en haute mer et gère le projet.

L’installation, possédant une puissance nominale de 5 MW, est implantée à 45 km au nord de l’île de Borkum. Les 12 installations devraient entrer en activité d’ici la fin de l’année 2009. Les éoliennes de 180 mètres de haut sont scellées dans le fond marin par des fondations en béton de 45 mètres de haut pesant 770 tonnes. Alpha Ventus sera le premier parc éolien offshore allemand en haute mer. La somme des investissements dans ce projet pionnier s’élève à 250 millions d’euros. La quantité d’électricité qui sera produite annuellement assurera la consommation de 50.000 foyers.

La construction des éoliennes a débuté mi-avril 2009 [3], après l’interruption, en août 2008, d’un premier essai (débuté mi-2007) pour cause de conditions météorologiques défavorables et de problèmes techniques. A présent, les fondations bétonnées doivent s’enfoncer de 30 m dans les profondeurs marines. Depuis avril 2009, les travaux ont avancé suffisamment vite pour que l’édification de la première éolienne respecte parfaitement le planning.

En décidant de construire le premier parc éolien offshore allemand Alpha Ventus, les 3 partenaires ont pénétré une zone encore non explorée. Certes, d’autres projets éoliens européens avaient déjà été effectués par différentes entreprises séparément, mais les conditions cadres d’Alpha Ventus sont uniques jusqu’à présent. "La somme des investissements pour Alpha Ventus a été revue à la hausse, des 190 millions d’euros initialement prévus à 250 millions d’euros actuellement", affirme Olivier Funk de Vattenfall, directeur administratif du DOTI. "Nous pouvons ainsi déjà dire que nous avons payé des frais d’apprentissage, mais cet argent est bien employé. Pour des projets futurs, chacune des entreprises partenaires profitera des expériences précieuses acquises avec Alpha Ventus", selon M. Funk. A cause de l’accroissement des coûts, le Gouvernement fédéral a augmenté les rétributions reçues par les producteurs offshore pour l’intégration de l’électricité dans le réseau, de 9 à 15 c euros/KWh.

Le prochain pas consiste en la mise en activité progressive de la première éolienne. A cela s’ajoute également la connexion de l’installation au poste de transformation offshore en mer, qui s’effectuera dans les prochaines semaines. La surveillance et la gestion de l’exploitation complète du parc éolien achevé seront gérées ultérieurement par EWE. "Nous rassemblerons des expériences importantes en ce qui concerne la disponibilité future et la maintenance des éoliennes", selon Dr. Claus Burkhardt (EWE), directeur administratif du DOTI responsable du domaine. "Ce savoir nous fournira aussi des informations supplémentaires sur la rentabilité des parcs éoliens offshore", complète le Dr. Burkhardt.

Déjà en septembre 2008, le DOTI a relevé le défi du transport vers la terre de l’électricité éolienne produite, avec l’édification couronnée de succès du poste de transformation offshore. La société Transpower (anciennement E.ON Netz) a posé l’année dernière un câble maritime reliant le poste de transformation avec le réseau d’électricité allemand.

L’énergie éolienne en haute mer est une forme prometteuse d’énergie renouvelable, qui ouvre notamment de nouvelles potentialités à la production d’énergie éolienne. Ses partisans mettent en évidence l’augmentation de l’efficacité des installations éolienne offshore : le vent étant plus fort et moins irrégulier en mer qu’à terre, il peut offrir en haute mer un rendement supérieur à 40%. Cependant, le matériel au contact de l’eau agitée de la mer du Nord et de l’air très salé est soumis à des exigences inconnues. Les effets sur l’environnement doivent aussi être étudiés.

Les sites des éoliennes sur la terre ferme semblent être en grande partie épuisés, et leur rendement électrique ne pourrait être augmenté que grâce à l’installation de mâts plus grands et de pales plus larges. Pour les années à venir, une vingtaine de grands projets ont d’ores et déjà reçu une autorisation pour la construction de parcs éoliens offshore en mer du Nord et en mer Baltique.Les autorités allemandes prévoient l’installation d’une puissance totale de 20.000 à 25.000 MW dans le domaine de l’éolien offshore d’ici 2030.

Source : http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/60073.htm