lundi 24 août 2009

L’Allemagne se tourne vers l’offshore

L’Allemagne possède enfin ses premières installations éoliennes offshore (en haute mer) : le 15 juillet 2009, le consortium formé par les groupes énergétiques EWE, E.ON et Vattenfall, ainsi que la Société allemande de champ d’études offshore et infrastructures (DOTI, créée en juin 2006 [1]), ont installé avec succès la première des 12 éoliennes du parc éolien Alpha Ventus [2] dans la mer du Nord. Une équipe de 50 spécialistes des trois entreprises participantes est mobilisée sur le chantier en haute mer et gère le projet.

L’installation, possédant une puissance nominale de 5 MW, est implantée à 45 km au nord de l’île de Borkum. Les 12 installations devraient entrer en activité d’ici la fin de l’année 2009. Les éoliennes de 180 mètres de haut sont scellées dans le fond marin par des fondations en béton de 45 mètres de haut pesant 770 tonnes. Alpha Ventus sera le premier parc éolien offshore allemand en haute mer. La somme des investissements dans ce projet pionnier s’élève à 250 millions d’euros. La quantité d’électricité qui sera produite annuellement assurera la consommation de 50.000 foyers.

La construction des éoliennes a débuté mi-avril 2009 [3], après l’interruption, en août 2008, d’un premier essai (débuté mi-2007) pour cause de conditions météorologiques défavorables et de problèmes techniques. A présent, les fondations bétonnées doivent s’enfoncer de 30 m dans les profondeurs marines. Depuis avril 2009, les travaux ont avancé suffisamment vite pour que l’édification de la première éolienne respecte parfaitement le planning.

En décidant de construire le premier parc éolien offshore allemand Alpha Ventus, les 3 partenaires ont pénétré une zone encore non explorée. Certes, d’autres projets éoliens européens avaient déjà été effectués par différentes entreprises séparément, mais les conditions cadres d’Alpha Ventus sont uniques jusqu’à présent. "La somme des investissements pour Alpha Ventus a été revue à la hausse, des 190 millions d’euros initialement prévus à 250 millions d’euros actuellement", affirme Olivier Funk de Vattenfall, directeur administratif du DOTI. "Nous pouvons ainsi déjà dire que nous avons payé des frais d’apprentissage, mais cet argent est bien employé. Pour des projets futurs, chacune des entreprises partenaires profitera des expériences précieuses acquises avec Alpha Ventus", selon M. Funk. A cause de l’accroissement des coûts, le Gouvernement fédéral a augmenté les rétributions reçues par les producteurs offshore pour l’intégration de l’électricité dans le réseau, de 9 à 15 c euros/KWh.

Le prochain pas consiste en la mise en activité progressive de la première éolienne. A cela s’ajoute également la connexion de l’installation au poste de transformation offshore en mer, qui s’effectuera dans les prochaines semaines. La surveillance et la gestion de l’exploitation complète du parc éolien achevé seront gérées ultérieurement par EWE. "Nous rassemblerons des expériences importantes en ce qui concerne la disponibilité future et la maintenance des éoliennes", selon Dr. Claus Burkhardt (EWE), directeur administratif du DOTI responsable du domaine. "Ce savoir nous fournira aussi des informations supplémentaires sur la rentabilité des parcs éoliens offshore", complète le Dr. Burkhardt.

Déjà en septembre 2008, le DOTI a relevé le défi du transport vers la terre de l’électricité éolienne produite, avec l’édification couronnée de succès du poste de transformation offshore. La société Transpower (anciennement E.ON Netz) a posé l’année dernière un câble maritime reliant le poste de transformation avec le réseau d’électricité allemand.

L’énergie éolienne en haute mer est une forme prometteuse d’énergie renouvelable, qui ouvre notamment de nouvelles potentialités à la production d’énergie éolienne. Ses partisans mettent en évidence l’augmentation de l’efficacité des installations éolienne offshore : le vent étant plus fort et moins irrégulier en mer qu’à terre, il peut offrir en haute mer un rendement supérieur à 40%. Cependant, le matériel au contact de l’eau agitée de la mer du Nord et de l’air très salé est soumis à des exigences inconnues. Les effets sur l’environnement doivent aussi être étudiés.

Les sites des éoliennes sur la terre ferme semblent être en grande partie épuisés, et leur rendement électrique ne pourrait être augmenté que grâce à l’installation de mâts plus grands et de pales plus larges. Pour les années à venir, une vingtaine de grands projets ont d’ores et déjà reçu une autorisation pour la construction de parcs éoliens offshore en mer du Nord et en mer Baltique.Les autorités allemandes prévoient l’installation d’une puissance totale de 20.000 à 25.000 MW dans le domaine de l’éolien offshore d’ici 2030.

Source : http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/60073.htm

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